Point de lecture

Alors on lit!

Cet espace sera le lieu de découverte et de partage de mes lectures.

Les affranchis du sort, Agnès Kraidy

Vingt figures emblématiques se succèdent pour laisser Dame Agnès Kraidy réécrire des fragments intactes de leur histoire sorties de leur bouche et par moment relater dans un langage accessible, sociable et non moins fidèle une part de leur grande, longue et périlleuse vie de personnes en situation de handicap.

Hommes et femmes, entrepreneur.e.s, agent.e.s administratif.ve.s, Politiques, artistes, athlètes ; Complet aujourd’hui par l’amour et la famille ou encore en quête de l’âme sœur mais accomplis.

La genèse du mal de ces affranchis du sort, semble avoir un dénominateur commun, la poliomyélite. Quand bien même pour d’autres ça ne l’est pas, Il reste un point commun : Ils et elles sont né.e.s ordinaires avant de devenir plus tard des personnes extraordinaires. Oui plus qu’évidemment ordinaires.

Cet état de fait m’amène à chercher dans un élan de curiosité un point d’attache. Il ya l’époque de toute ces figures.

Faut-il croire que la polio ait eue autant de succès négatifs sous les cieux ivoiriens à une époque ? Surtout que grand nombre de ces personnages sont nées à l’intérieur du pays dans des villes non urbaines. Heureusement qu’aujourd’hui quoi que voyant encore des personnes victimes, cette maladie est en voie d’extinction.

Handicapés physiques, psycho moteurs, sensoriels… Que de membres et de sens complets à la naissance perdus sur le parcours de la vie.

Des manquements qui comme des propulseurs de possibilités ont été eux même dépassés par les concernés qui se hissent au sommet.

Ils vont même à dire, que c’est plus que nécessaire pour une personne en situation de handicap de chercher à être meilleure dans un monde où même les personnes complètes ont du mal à trouver leur place.

Si dans leur quête perpétuelle d’acceptation, ils et elles ont réussi.e.s à faire leur marques, il ressort de ce bel ouvrage que les infrastructures en Côte d’Ivoire n’ont pas encore (elles toutes) finies de penser à l’intégration des personnes en situation de handicap dans leur projets de construction d’infrastructures publiques, rendant ainsi leur vie difficile. Pire, le système scolaire n’aide pas vraiment.

Ce livre a ouvert un battant de la fenêtre de ma vie que comme ces gens, j’ai rangé en essayant de me surpasser. J’ai compris que si j’ai jusqu’à ce jour réussi à tirer mon épingle du jeu, il faut encore aller plus haut, là haut.
Ne pas s’arrêter, continuer.

Moi même handicapée sensorielle à moitié (un oeil et une oreille) depuis l’âge de 7 ou 8 ans, j’appréhende pour la première fois pourquoi je suis aussi dure avec moi-même. Peut-être est-ce un état qui s’établit automatiquement dès que nous découvrons que nous avons déjà beaucoup de chance d’être encore en vie.

Je m’arrêtais à quelques pages pour respirer de mon plein poumon l’odeur des pages, comme pour communiquer dans un courant invisible avec mes semblables d’une époque antérieure que j’ai la grâce de connaître vivant. Ou pour m’inspirer de leur capacités.

À la fin, face au très faible effectif concernant les figures féminines rencontrées dans ce livres. J’ai laissé s’ouvrir un horizon sur la question suivante : Et les femmes en situation de handicap ? Arrivent t-elles à avoir autant de chance vis-à-vis de l’école quand les bien portantes sont encore minoritaires. La vie ou les Hommes leur donnent-ils une seconde chance? Trouvent-elles des partenaires de vie ou restent- elles des femmes de nuit noires et sombres? Question !

Je recommande fortement.

Danielle Gonaï

Une lecture Fantastique !

Dans les rayons de la librairie après une journée de dédicace assez satisfaisante, j’ai été attirée par ce titre « NJEDDO DEWAL, MÈRE DE LA CALAMITÉ ». J’ai très vite reconnu le titre vu pour la première fois sous le pseudonyme d’une amie virtuelle.

J’ai été effrayée à vrai dire quand à ma demande, celle-ci m’avait compté la source de son pseudonyme. Que dire, n’eût été cela, je n’aurais probablement Jamais eu de l’intérêt pour cet ouvrage.

J’ai aimé sincèrement ce récit Fantastique raconté comme un conte. Et ceci en est bien un. Je l’ai vu grandir dans un élan tantôt drôle, tantôt effrayant. Parfois lent, d’autres fois rapide mais à chaque fois si intense sans répit et si imagé qu’à chaque instant je pouvais aisément dessiner toutes les formes relatées dans cette histoire.

Relevée par l’auteur et certainement lui même étant juste un relayeur, cette œuvre livre l’histoire de la création selon le regard du peuple peuhl.

Cette histoire regorge d’énormes leçons de moralité comme par exemple le fait que l’homme est parfois maître de ses souffrances car à la création le pays de Yeli et Yoyo vivait joyeusement jusqu’au jour où ses habitants traînaient le savoir vivre et la reconnaissance dans la boue. Ensuite, Dieu, Gueno, dans ce conte est bien maître à la fois du bien et du mal. Il donne le pouvoir comme il le veut. Il faut savoir l’utiliser au risque de s’auto-détruire.

cette histoire pourrait être contée de mille autres façons. C’est l’histoire de la création vue par un autre peuple.

Danielle Gonaï

NJEDDO DEWAL, MÈRE DE LA CALAMITÉ DE HAMADOU HAMPÂTÉ BA

Faisons quelque chose de beau ensemble.